Bon, je me lance... J'ai beau adorer Harry Potter, j'ai tendance à pencher pour Dark Shadows, donc c'est avec mes excuses que je vous sers sur un plateau d'argent un texte inspiré d'une scène de Dark Shadows. Et autant vous prévenir... C'est pas demain la veille pour vous donner du HP...
Première nouvelle, le 15/09/12 de Melinda." La voilà face à la mer, en proie à la mort. Celle-ci l'observe avec un sourire mesquin, attendant de voir son corps meurtri par le désespoir sauter de la falaise, et s'écraser contre les rochers fouettés par les vagues en contrebas. Elle patiente, les bras malsains ouverts à son âme peinée, en riant d'un rire semblable à celui du diable.
La femme aux mèches d'un blond transparent toise l'horizon de ses yeux bercés de larmes. La mer déchaînée dévoile sa colère, et furieuse, elle s'abat telle une tornade sur les roches calcinées de la falaise.
Au dessus de sa carcasse, dites habitée par un coeur effondré, le ciel s'assombrit et pousse des grognements. Il devint noir. Un noir si profond qu'on croirait se perdre dans les méandres des ténèbres. Soudain, deux jets de lumière transpercent cette obscurité, créant ainsi des yeux au ciel. Ils la traquent, la surveillent... Et à cet instant, la femme se rend compte du dilemme auquel elle est confrontée... Son esprit jongle entre une mort reflétant son chagrin, et une vie bousculée par des souffrances terribles auxquelles elle se refuse de vivre.
Ses yeux endoloris par les larmes fixent désormais la mer; toujours autant énervée. Elle soupire. Non pas un soupire d'hésitation ou de soulagement, mais plutôt d'un soupire qui révèle des séquelles. Qui signifie sans doute une imploration à dieu réclamant le courage, le courage de sauter et d'abandonner toute cette misérable vie. Mais pourtant, elle ne parvient pas à quitter de monde. Quelque chose qui échappe à sa raison l'en empêche. La spirale infernale de la confusion s'anime dans sa tête. Elle ne sait plus.
Mais son âme anéantie prit le dessus sur ses doutes, la poussant à se pencher un peu plus du haut de cette falaise. Le vide trônait à quelques centimètres, ou plutôt devrais-je dire, au dessus d'une mort certaine. L'odeur salée de la mer se frottait contre les narines dilatées de la femme, et le souffle sadique de l'air passait au travers de ses oreilles.
Son corps entier était glacé dans les profonds abysses de la tristesse, et la pauvre robe bleue de la vieille époque qui couvrait sa silhouette fragile s'envolait dans la brise fraîche du vent. Il était temps. Temps de prendre son envol, et de sauter dans le train de la mort. La femme fit de nouveau un pas, et se retrouva équilibrée sur un pied. L'autre pendait dans le vide, se balançant au dessus des vagues déferlentes. Elle ferma les yeux, et huma une dernière fois l'odeur de la vie, écouta une dernière fois la mélodie de la mer, et dans un ultime souffle, elle sauta.
Son corps s'écrasa contre les rochers, et son âme s'échappa de ce monde comme désenchantée. Ses yeux exorbités et figés dans la mort s'évanouirent dans les vagues, et ses membres brisés subirent le même sort. Elle avait quitté ce monde. Quant tout à coup, un tourbillon se forma dans l'eau, provoquant l'énervement du ciel qui se mit à tonner. Un siphon se creusa dans la mer, et une fumée épaisse et pesante en sortit. Elle se propagea dans l'air et vint à former une silhouette robuste dans l'air. Une tête surmontée de cornes, un nez aquilin et un torse bombé orné d'ailes sombres se dessina face à la falaise . Et de sa bouche prisonnière d'une barbe grasse sortirent quelques mots:
"-Te voilà ligotée dans mon enfer jeune demoiselle... Te voilà désormais mienne à jamais, et servante de ma puissance. Je pensais que tu ne le ferai pas, mais ton désespoir en a décidé autrement. A présent à mes côtés, je récupère ton âme déshydratée d'amour que les hommes n'ont pas su entretenir, et te conserve dans ma prison obscure..."A ses mots, il sortit ses griffes de sa cape, et ramassa le cadravre inerte de la jeune demoiselle. Il la comptempla d'un sourire satisfait, et disparut avec elle dans les profondeurs de la mer, ne laissant aucunes traces de son passage sur le monde terrestre. Ce qu'ignorait la suicidée, c'est qu'au lieu de pouvoir continuer de vivre dans un monde où la probabilité de recouvrir le bonheur était forte, elle s'était laissée mourir sans savoir que sa mort se poursuivrait dans le néant... à tout jamais."
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] L'on dit, que le sang prime sur tout. Qu'il nous façonne, nous enchaîne, nous maudit. A certain, le sang offre une vie opulente et privilégiée, à d'autre une vie de servitude.